• ... Roselys est une jeune femme bien de son temps, un feu follet de vingt sept ans fait de chair et d’os, espiègle et mutin, que bon nombre de regards masculins suivent des yeux. Sa paire de lunettes noires tout juste posée sur le bout de son nez, sa dégaine de liane, sa voix un peu grave et sa silhouette agréable lui donne la prestance d’une jeune étudiante même si elle en a un peu dépassé l’âge. Son regard pailleté luit de mille lueurs prometteuses et ses lèvres délicates brillent d’un rouge alléchant.

    Roselys trouve ses seins parfaits, tout comme ses quelques amants et son petit ami du moment. Celui auquel elle croit, celui avec lequel elle louvoie entre idéal et réalité, celui sur lequel elle râle contre son égoïsme mais qui reste le « namour » de sa vie. Elle le croit, elle l’espère.

    Souvent il a dépassé les bornes, alors parfois elle l’oublie pour une nuit, elle s’oublie avec un autre et au petit matin cet autre pense à la suivante. Elle s’en moque car elle n’a que l’embarras du choix pour un amant de passage et elle s’amuse des regards de convoitises des mâles et des regards courroucés de leur tendre moitié.

    Parfois elle ressent de la lassitude, Roselys aimerait rencontrer un homme, un qui l’aimera, un auprès duquel elle pourra s’endormir en toute quiétude, redevenant une petite fille à ses côtés. Retrouver le bonheur de l’époque où tout était si simple. Légèrement déprimée ce soir là, elle profite du beau temps pour flâner en ville et profiter de la fraîcheur du parc qui borde l’allée commerçante. Elle songe à son « namour » qui va se faire une soirée entre copains, soirée qu’il va passer à ingurgiter le plus de bières possible jusqu’à ce qu’il n’y ait plus personne pour compter les survivants. Du coup, d’ici à ce qu’il émerge, elle ne le reverra pas avant le lendemain soir.

    Enfermé dans une salle de conférence lugubre toute la journée, Terence veut profiter du plaisir de visiter la ville qui s’offre à son regard. Il tient négligemment sa veste sur son épaule et en chemise Cerutti il savoure l’ambiance estivale et se délasse face au lac qui scintille sous les rayons du soleil. Il admire les gracieuses jeunes femmes, qui parées de leurs robes d’été, lui font hommage d’un somptueux défilé. Son œil exercé en a repéré une très agréable à regarder, adossée à un arbre, mignonne et vêtue avec un goût très sûr. 

    Agacée par la soirée que son compagnon passera encore loin d’elle, Roselys s’élance sur la petite place, droit devant elle puis elle ralentit le pas pour regarder quelques instants le lac. Une pointe de jalousie la traverse en remarquant un couple d’amoureux qui se pelotonnent tendrement sur un banc à deux pas des eaux bruissantes du lac. Terence observe Roselys et soupire imperceptiblement lorsqu’il la voit s’éloigner vers une allée piétonne. Pendant un bref instant il s’imagine l’aborder et lui proposer de prendre un verre, et en un flash il se voit lui faire l’amour. Il pense alors à sa jeune compagne qui l’a quitté quelques semaines plus tôt sous le prétexte fallacieux de ses cinquante cinq ans après dix années de route ensemble.

    Soudain Terence aperçoit la jeune femme qui fait demi tour, puis s’arrêtant à une vingtaine de mètres devant lui, elle se met à contempler de nouveau le lac, envoûtée pas les eaux scintillantes. Roselys passerait des heures simplement à regarder le chatoiement des petites rides qui se forment sur la surface étincelante de l’onde tranquille. Elle a l’impression d’un vide en elle.

    Soudain, elle réalise une présence derrière elle. Tirée en sursaut de sa rêverie, elle se retourne prestement, tout en avançant légèrement et déséquilibrée par la violence de sa réaction, elle entre en collision avec un homme à large carrure qui la dépasse presque d’une tête.

    - «  Oh ! Excusez-moi ! » Dit-elle prestement.

    - « Tout le plaisir est pour moi ! » lui répond Terrence d’une voix assurée.

    Roselys relève la tête et découvre un agréable visage masculin éclairé par un large sourire et des yeux clairs dissimulés derrière de fines lunettes noires rectangulaires.

    Suspendue dans le temps, Roselys se laisse aller à le dévisager sans vergogne : un nez droit, des cheveux courts et soignés, un menton carré et ce sourire magnifique qui la captive et la retient entre les bras de l’inconnu. Terence la serre toujours dans ses bras, plaquée contre son torse elle réalise qu’elle aurait perdu l’équilibre s’il ne l’avait retenu lors de leur brutale rencontre.

    Confuse Roselys devient rouge pivoine et en bégaie :

    - « Vous pou… pouvez me lâchez, merci ! »

    - « Vous êtes sûre ? » répond-t-il de sa voix grave avec une légère pointe d’amusement. Mais ses doigts se refusent à quitter la taille de Roselys.

    - « Oui je vous remercie, sans vous je tombais ! » Roselys troublée sans savoir trop pourquoi, veut se donner une contenance et elle pose ses avants bras sur le torse de Terence.

    Geste fatal, car à ce simple contact, elle ressent, comme une décharge électrique, et Terence de son côté, malgré son apparence impassible n’en mène pas plus large. Cette femme, son corps frêle dans ses bras, son parfum, sa voix rauque, sa présence contre lui, le chavire totalement. Lui non plus ne veut pas la lâcher.

    - « S’il vous plaît ? » dit-elle d’une petite voix.

    Emu, il plonge alors son regard dans ses grands yeux sombres où brillent des lueurs si troublantes et évocatrices. Il résiste du mieux qu’il peut à l’envie furieuse de l’embrasser sur le champ et c’est avec ce qui lui reste de self-control qu’il arrive à dire :

    - « Je m’en voudrais de vous empêcher de continuer vos… investigations sur ma personne ! »

    - «  Oh, excusez-moi ! » dit-elle en devenant complètement cramoisie. Elle se recula juste de quelques millimètres, l’espace pour que ses lunettes tombent au sol, elle ne s’était même pas aperçue qu’elles avaient chuté pendant sa collision. Elle se baissa pour les ramasser puis elle tenta de se ressaisir, voulant échapper à l’absurdité de cette situation équivoque.

    Roselys se rendait compte de la situation embarrassante dans laquelle ils se trouvaient tous deux. On ne tombe pas ainsi dans les bras d’un parfait inconnu, ce n’est pas raisonnable, ce n’est pas rationnel. Cependant, elle reste intimidée, se sentant protégée et en sécurité.

    Mais il faut que la situation cesse, c’est trop délirant, trop embarrassant. Elle voudrait pouvoir s’exprimer d’une voix ferme, mais c’est un mince filet tout frêle qui sort de sa bouche :

    - « Vous pouvez me lâcher, s’il vous plaît ! Je ne vais plus tomber ! »

    Au son de sa voix, il frémit, il incline légèrement la tête, son regard glisse de ses yeux sombres vers ses lèvres roses qui tremblent imperceptiblement, des lèvres à croquer, une vague chaude le submerge, impérieuse, irrésistible. Il plonge dans un regard et il se sent à la fois si idiot et si puissant. Alors, il pose ses lèvres sur les siennes et lui donne le plus doux baiser qu’il n’ait jamais offert. Il est redevenu un collégien lors de son premier baiser. Le temps est suspendu et les deux ou trois secondes qui viennent de passer lui semblent une éternité. Aucun cri, aucune gifle ne vient sanctionner son savoureux présent. Grisée, perdue, l’esprit en déroute, Roselys entrouvre alors ses lèvres et offre sa solitude à Terence.

       Plus tard dans la soirée, ils sont attablés l’un en face de l’autre à la terrasse d’un petit restaurant, leurs doigts emmêlés, les yeux dans les yeux en train de se picorer les lèvres de délicieux petits baisers. Des baisers doux et fiévreux, pleins de tendresse et de fureur, pleins d’abandon et d’exigence, mais comme le tout premier, spontané et juvénile.

    - « J’ai honte de me comporter comme une gamine ! »

    - « Je ne suis pas contre, pas du tout ! » réplique-t-il en posant ses lèvres sur son front.

    - « Et je suis heureux d’être avec toi ! » Confirme-t-il.

    - « C’est vrai ? » Insiste-t-elle presque inquiète.

    - « Oui ! Très heureux ! » Répond-il avec un sourire radieux.

    Quelques baisers passionnés plus tard, ils choisissent leur repas, étonnés d’avoir les mêmes goûts. Ils continuent à se découvrir, à se trouver tant de points communs. Cette fin d’après-midi, ils ont déambulé dans la ville sans but précis, elle commentait la visite, il buvait ses paroles. Elle avait l’impression de le connaître depuis toujours, il avait le sentiment de ne l’avoir jamais quittée.

    Maintenant elle lui raconte tout d’elle, son enfance, ses envies, son adolescence, ses rêves, y compris sa liberté, sa disponibilité de la soirée. Il ne lui a rien caché non plus et l’a remerciée de sa franchise spontanée.

    Roselys a la gorge serrée, elle réalise soudain ce que cela implique et se sent gênée en sentant Terrence la fixer d’un regard amoureux. La jeune femme pique du nez dans son assiette, et le silence s’installe. Alors il se propulse tel un diable de sa boîte par-dessus la table, et lui capture les lèvres dans un baiser fiévreux. Surprise, amusée, elle le laisse faire. A la fin du repas ils sortent de nouveau marcher sans but précis, ils parlent de tout et de rien, ils font mille projets que pourtant ils savent sans suite. L’air est doux, ils sont détendus et c’est avec naturel qu’ils arrivent à l’entrée de l’hôtel où il habite. 

    Il regarde le bâtiment puis se tourne vers elle.

    - « Je ne voudrais pas…. » Commence-t-il.

    Elle pose un doigt sur sa bouche :

    - « Je sais ce que je fais, je suis assez grande pour cela, non ? Dit-elle d’un ton détaché.

     Elle lui lance un regard de complicité et de connivence puis elle l’entraîne vers l’entrée de l’hôtel.

    Les premières fois ont toujours été des moments à la fois excitants et angoissants pour lui car à l’inquiétude de ne pas connaître encore l’autre se mêle la volonté de bien faire, mais cette fois ci toutes ses craintes sont vaines, il a l’impression de l’avoir toujours connue, de lui avoir fait l’amour ce matin même, comme tous les jours précédents. Il sent ce qu’elle attend de lui, alors il va s’employer pour que ça soit sa plus belle nuit jamais vécue.

    Il sait qu’il ne reverra plus Roselys, « sa » Roselys, qu’il abandonnera à son « Namour », ce crétin qui ne connaît pas sa chance. Alors, il profite de l’instant présent, du cadeau que la vie lui fait aujourd’hui.

    Leurs lèvres se joignent sans retenue, leurs corps se collent sans pudeur, leurs mains s’explorent sans tabou, lascivement, totalement, fusionnellement. Elle ne sait plus bien où elle se trouve mais peu importe, elle, lui, ensemble, sans retenue, comme si demain n’allait jamais venir.

    Elle a déboutonné la chemise blanche de son amant, elle couvre son torse de baisers tandis qu’elle sent les mains avides de celui-ci glisser sous son haut. Il se cabre car la bouche qui le dévore est brûlante, elle laisse des sillons sur sa peau frémissante. Il s’active à capturer les petits seins de sa jolie partenaire, les chouchoutant de ses paumes. Les deux amants sont maintenant tous les deux, torse nu, se cherchent, se découvrent, se trouvent. 

    Terence effleure du bout de sa langue et de la pointe de ses doigts les tétons pointus de ses seins qu’elle lui présente impudique, adorables. Affamé, il presse sa bouche sur l’un d’eux, aspirant un petit joyau sucré, le flattant de sa langue en une chaude spirale. Elle en frémit, un cri lui échappe. Terence engloutit littéralement son sein, il le déguste voracement puis il la couche délicatement sur le lit tout en gardant captif son sein dans sa bouche. Elle sent à présent des mains puissantes la caresser, la choyer, lui donner cette merveilleuse impression qu’elle est tout. Conquise, elle se laisse faire et le dernier soupçon de culpabilité qu’elle pouvait encore éprouver s’envole.

    Son amant la couvre de baisers ardents, ne néglige aucun recoin de son anatomie. Ses seins, son cou, sa nuque, son visage, ses lèvres, ses paupières sont explorées. Du bout de ses doigts agiles, il frôle sa peau hérissée en de multiples caresses et câlineries. Elle flotte, ailleurs.

    Il descend vers son ventre, explore son nombril tout en cajolant ses petits seins, il les agace par des frôlements experts sur ses tétons sensibles. Délaissant son ventre, il frôle sa jupe courte et commence à l’embrasser à nouveau au-dessus du genou. Elle soupire imperceptiblement, il tourne autour de ses genoux, lèche la courbe de ses jambes et descend doucement vers ses pieds. Il frôle une cheville, lui tournant presque le dos. Alors avec une dextérité qu’elle s’ignorait, elle dégrafe en un tournemain la ceinture et abaisse le pantalon et le caleçon de Terence d’un geste sûr. Elle entend un gémissement sourd quand ses doigts se referment sur la tige de chair gonflée et chaude du membre durci de son amant.

    Elle commence à le masturber délicatement tandis qu’il s’empare de ses orteils qu’il lèche et suce. Il est fou de ces doigts fins sur son sexe, du lent mouvement sur sa verge, de son gland finement décalotté puis recouvert. Béat, il s’active sur l’extrémité de ces pieds si mignons. Il frémit plus encore quand d’autres doigts cajolent ses bourses pendantes. 

     Les baisers quittent ses pieds et remontent lentement vers le haut de ses jambes. Elle continue à le masturber. La langue qui la lèche lui fait naître des sensations électriques presque insoutenables. Il la chevauche à présent et le sexe qu’elle serre frôle son ventre. Alors, délibérément, elle se caresse avec, laissant sur sa peau blanche quelques fines traces humides et légèrement gluantes. Elle entend distinctement l’approbation de son amant à un tel traitement. Celui-ci continue sa progression vers le haut de son corps, son membre raide heurtant à présent un sein. Et l’étrange caresse la stimule alors elle fait rouler la tige gonflée qu’elle tient énergiquement entre ses seins fermes et offerts. 

    Elle adore ce petit jeu.

    Remontant un peu plus, sa bouche s’égare sur les cuisses de Roselys, à l’orée d’un sous vêtement qui couvre à peine le délicieux fruit qu’il à découvert.

    Son sexe glisse sur la douce peau du cou de Roselys, puis cogne sur son menton. La jeune femme comprend ce qu’il aimerait. Alors, posément, elle accueille son sexe chaud dans l’antre humide de sa bouche. Elle le serre entre ses lèvres, jouant à en exacerber de sa langue le bout tendu et violet. Il pousse un gémissement de satisfaction intense. A son tour il écarte la mince bande de tissu puis plonge voluptueusement sa langue dans le sexe offert et ouvert, entre les lèvres charnues, à la recherche de ses secrets. Elle éprouve un sentiment de béatitude à se sentir fouillé, exploré dans les recoins de son intimité.

    - « Attention ma chérie je vais … ! » La prévint-il. 

    Elle ressent alors les soubresauts annonciateurs. Elle hésite, elle n’a pas le temps d’y réfléchir car un premier jet coule sur sa langue. Dans une sorte de râle, il plonge sa tête entre ses cuisses et, après un ou deux lapements, il aspire son petit bouton rosé. Le choc est tel qu’elle décolle à son tour, la bouche noyée de sperme, le ventre en fusion, une vague gigantesque la submergeant. Elle expulse de sa bouche le sexe encore raide de son compagnon pour crier sa jouissance tandis que divers jets s’aplatissent sur sa peau nue en salves chaudes et poisseuses.

    Toute la nuit sera un festival de jouissance. Infatigable, il lui fait découvrir le Kâma-Sûtra version rose, la possédant de multiples fois. Elle s’offrira à lui sans pudeur, donnant à chaque fois plus encore. Il obtiendra d’elle des choses qu’elle n’aurait jamais imaginé offrir. Elle jouira sans honte, insatiable et enfin repue. Le petit matin les trouvera endormis l’un contre l’autre, enlacés. Le surlendemain, il repartira, après une autre nuit de folie, aussi intense que la première, aussi déraisonnable, insensée, une autre nuit à la fois exaltée et si tendre. 

     

    Il partira au loin, ailleurs, elle restera là, elle le savait, c’était la règle du jeu...MyMy Du MaSCaReT


    votre commentaire