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    Assise sur l’un des vieux bancs du jardin public, Maheyva regardait distraitement les pigeons qui voletaient aux abords des bassins. Cependant son esprit vagabondait ailleurs et le livre qu’elle tenait lui servait plus à se donner une contenance qu’à se distraire. Immobile, un sourire sur les lèvres, ses pensées voyageaient entre sylphes et démons, entre tendresse et luxure, entre rêve et réalité. Elle songeait à leurs promenades dans le labyrinthe de pins nains, elle rêvassait aux nombreuses fois où Hammhan l’avait conduite vers la petite cabane au fond du parc, elle se rappelait le week-end passé lorsqu’il l’avait rejointe dans la salle de bain. Heureusement qu’ils n’étaient que tous les deux car deux heures pus tard ils s’y trouvaient encore, se prélassant dans l’eau à peine tiède de l’immense vasque qui leur servait de baignoire. Maheyva se revoyait parcourant les sentiers d’une vieille cité médiévale aux côtés d’Hammhan et enfin elle songea à l’après midi d’hier. Installée les fesses à peine posées sur le bureau d’Hammhan, les jambes écartées et ses talons collés aux reins de son amant qui la conduisait ainsi à leur paradis. Parfois la jeune femme s’allongeait carrément sur les classeurs, dossiers et plans qui encombraient le tablier et serrant les fesses elle cambrait ses hanches et se mettait à onduler du bassin en un mouvement circulaire et lent ce qui procurait un orgasme rapide à son compagnon. Elle adorait le surprendre et arrivait lorsqu’il ne s’y attendait pas, entrant à pas feutrés dans son antre confortable et spartiate à la fois avec la complicité amusée de la dévouée secrétaire. Celle-ci se muait alors en un chien de garde et personne ne dérangeait le patron lorsque sa femme était là. Déjà un an de ce bonheur tranquille qu’ils fêtaient ce soir avec leurs nombreux amis et c’est sur cette pensée qu’elle revint sur terre jetant un coup d’œil au cadran de sa montre. Il ne s’agissait pas d’être en retard, elle voulait se faire belle pour Hammhan et elle avait trouvé la tenue parfaite. Maheyva se précipita vers sa voiture et démarra en trombe, il était presque dix sept heures trente et les premiers invités arriveraient dès dix neuf heures. Qu’est-ce qu’il lui avait pris de flâner aujourd’hui ? Elle devait surveiller les employés du traiteur, superviser la mise en place de la terrasse et surtout veiller à ce qu’Hammhan ne rentre pas au dernier moment. La jeune femme savait qu’il ne lui faudrait pas deux heures pour se doucher et s’habiller, mais le plus long pour lui était de décrocher de son univers. Il ramenait rarement son travail chez eux mais parfois au moment du repas il était encore dans ses calculs et Maheyva parlait dans le vide, alors elle se taisait, se levait de table et allait s’assoir sur ses genoux lui donnant un long baiser langoureux. Dans ces cas la le souper s’éternisait mais ce soir elle ne pouvait se permettre de faire cela devant leurs invités. Elle avait eu du mal à rentrer car elle savait ce qui la chagrinait, tout ce monde, tous ces yeux braqués sur elle, même si la plupart des convives seraient de leurs amis, Hammhan avait proposé à deux ou trois de ses meilleurs clients de se joindre à la fête et cela la troublait.
    Le petit éclair bleu se gara devant le portail du garage dans un nuage de poussière et Maheyva se propulsa hors du véhicule tel un boulet de canon. Elle se précipita dans le hall d’entrée faisant claquer la porte dans son dos. A cause de cette fichue circulation il ne lui restait plus beaucoup de temps pour se préparer mais elle fut soulagée en voyant que les tables du buffet avaient été dressées sur la terrasse selon ses ordres, que les fleurs avaient été disposées comme elle le souhaitait et que le grand salon d’été était agencé de manière à ce que leurs invités soient installés confortablement. D’un dernier coup d’œil elle vérifia que tout se passait bien en cuisine et rassurée Maheyva se dirigea vers l’escalier qui conduisait à l’étage. Un dernier point la tenait en souci, la jeune femme n’avait pas encore vu Hammhan et ce serait la catastrophe si celui-ci arrivait en retard. Elle grimpa quatre à quatre les marches tout en ôtant son chemisier et sa jupe glissa sur ses cuisses au moment où elle ouvrait la porte de la chambre. Prenant bien soin de protéger sa coiffure elle se coula sous le jet brûlant de la douche et se détendit enfin un peu. Mais elle n’avait pas le temps d’en profiter, elle se rinça puis attrapa la première serviette qui lui tomba sous la main. Elle s’essuya sommairement, laissant choir l’éponge au sol et nue comme au jour de sa naissance elle regagna la chambre. Maheyva percuta Hammhan qui entrait à ce moment la, son regard en dit long sur la tenue de sa jeune compagne. Il la prit dans ses bras et l’embrassa tendrement sur les lèvres, la jeune femme frissonna de tout son corps et elle se colla langoureusement à lui, caressant son visage de ses lèvres douces. Légèrement excitée elle entreprit une danse du ventre contre son bassin tout en effleurant de sa langue celle d’Hammhan qui termina l’ouvrage par un baiser sauvage et brûlant. Ils étaient au paradis dans les bras l’un de l’autre mais ils se rappelèrent soudain leur soirée et ils durent se séparer à contre cœur. Maheyva sourit en entendant Hammhan râler lorsqu’il découvrit la serviette au sol. Elle le laissa à sa douche et alla s’habiller. Elle avait choisi une guêpière gris perle satinée avec de la dentelle qui laissait deviner sa peau par transparence. Ses seins étaient mis en valeur car à demi dévoilés. La culotte était de la même dentelle fine, délicieusement tendue par la rondeur de ses fesses. Des bas gris fumée complétaient la parure et Maheyva les avait fixés aux jarretelles de la guêpière en les tendant au maximum, faisant glisser ses mains sur ses jambes et ses cuisses, en mimant des caresses voluptueuses. Assise sur le lit, Maheyva se regardait dans le miroir. Elle croisait les jambes, les décroisait, les croisait à nouveau remontant haut la jambe du dessus, faisait crisser ses bas l'un contre l'autre. Satisfaite de l’image que lui renvoyait la psyché, elle se leva et mit ses escarpins à talons. Ils n'étaient pas très hauts, mais ils allongeaient magnifiquement ses jambes dont le galbe la faisait rosir d'orgueil. Ils l'obligeaient même à se cambrer un peu, ce qui faisait ressortir son derrière et Maheyva se trouva fort belle et désirable. Beaucoup trop de prestance pour une pouliche sauvage aurait dit son amie Sandy si elle avait été la. Maheyva allait attraper sa robe posée sur le lit lorsqu’elle entendit le sifflement admiratif d’Hammhan. Elle se retourna et découvrit son compagnon entièrement nu qui l’observait d’un œil concupiscent. Leur regard se croisa puis malgré elle les yeux de la jeune femme se portèrent sur le sexe de son compagnon et là en voyant son membre fièrement érigé elle ne put s’empêcher de protester :
    - « Oh non ! Non non, pas çà ! Sinon nous serons en retard à notre propre soirée, ce serait le comble ! » Dit-elle malicieusement.
    - « Et alors, c’est notre anniversaire me semble-t-il et je viens de choisir mon cadeau ! » Répliqua-t-il d’humeur taquine puis il poursuivit :
    - « C’est la faute de cet affriolant ensemble ma mie, alors assume maintenant ! » Hammhan les yeux brillants de convoitise lui tendit les bras. Maheyva se mit alors à avancer lentement dans sa direction. Les yeux de la jeune femme révélaient les mots qu’elle ne prononçait pas. Hammhan fais moi l’amour, j’ai envie de toi, mon ange prend moi. C'était un regard de feu et de passion, le regard d’une jeune fille et d’une amazone à la fois.
    Grâce, féminité, sensualité, lascivité, volupté, jamais femme n’avait autant incarné ces qualificatifs à ses yeux pensa-t-il en la voyant s‘approcher. Tout doucement elle murmura un je t’aime avant de se jeter dans ses bras.
    Elle était excitée rien qu’à l’idée qu'elle allait faire l'amour debout, debout contre un mur comme n'importe qu'elle fille de rue, contre le mur de sa chambre, et que pour elle c’était cela son cadeau d’anniversaire.
    Hammhan était aux anges, il avait plaqué Maheyva contre le mur et il tenait dans ses bras, serrée contre sa poitrine, la plus belle, la plus sublime des jeunes femmes. Les yeux éblouis par la silhouette de sa maîtresse, les narines enivrées de son parfum fruité, la bouche empli du suc de son épiderme, les doigts palpant sa peau douce et tendre et les plaintes amoureuses qui résonnaient à ses oreilles lui firent comprendre à l’instant ce que signifiait l'expression 'le plaisir des sens'.
    Instinctivement, il fit balancer son bassin pour amplifier la caresse apaisante de la main de sa divine partenaire qui s’était emparé de son sexe dont le volume semblait ne jamais vouloir cesser d’augmenter. Maheyva planta son regard dans celui d’Hammhan et elle continua à cajoler le sexe endolori de son compagnon en un mouvement lent et régulier. Il ne voulait pas détruire la tenue qu’elle s’était offerte en son honneur, aussi il se contenta de poser ses mains sur ses fesses, et d’embrasser sa compagne à pleine bouche, de toute la fougue de son amour et de toute la passion que faisait naître la caresse intime qu’elle lui prodiguait. Un baiser intense où leurs lèvres s’épousaient, leurs langues s’enlaçaient et s’unissaient intimement prolongeant ainsi cette union hors du temps.
    D’un geste qui aurait pu paraître obscène ou grotesque mais que Maheyva rendit sensuel au possible, elle écarta le fin tissu arachnéen de sa petite culotte pour rendre sa douce fontaine accessible au bâton de feu qu’elle enserrait toujours entre ses doigts. Mutine elle insinua le sexe brûlant d’Hammhan dans sa fente en fusion et lui fit embrasser son petit bouton d'amour de la pointe et juste pour se rapprocher des limites du sublime, elle l’en écarta subitement pour le faire coulisser entre ses lèvres trempées. Ce fut comme un coup de fouet pour Hammhan qui propulsa brutalement son bassin vers l'avant à la rencontre du puits d’amour de sa maîtresse, la clouant littéralement contre le mur. Le souffle coupé, la jeune femme hoqueta en s’agrippant plus étroitement à son puissant amant. La pénétration brusque d’Hammhan l’avait surprise mais sans douleur, juste cette poussée qui faisait que maintenant elle se sentait possédée au plus profond de son ventre. Elle enfonça son visage dans le creux de l'épaule de son compagnon qui entama alors un lent retrait de son membre durci. Maheyva se crispa et aussitôt Hammhan replongea dans le fourreau qui l’accueillait faisant pousser d’exquis petits cris de plaisir à sa partenaire. Hammhan jouait de la frustration du retrait pour provoquer la jouissance de la pénétration et il se mit à onduler très lentement du bassin d'avant en arrière, de bas en haut, cherchant à chaque poussée à aller plus profondément. Ses mouvements se firent plus amples, plus pénétrants pour le plus grand ravissement de Maheyva qui gémissait sans discontinuer. Il contrôlait les spasmes de son sexe pour prolonger le plaisir de sa charnelle déesse, pour combler sa voluptueuse partenaire. La tête de Maheyva roulait sur ses épaules, son souffle était court, ses narines palpitaient au rythme de chaque nouvelle poussée qui la précipitait au bord du gouffre de la jouissance. Une bourrade plus ample que les autres lui déclencha un orgasme qui la tétanisa contre le mur et elle mordit l'épaule de son amant pour ne pas hurler. Cependant Hammhan continua ses mouvements ondulatoires, accélérant la cadence pour amplifier la jouissance de sa maîtresse et aboutir à son plaisir. Celle-ci voulait qu’à son tour il explose au plus profond de son ventre. Elle s’agrippa à ses épaules, souleva sa jambe gauche, la passa autour de la hanche de son partenaire pour qu'il la pénètre encore plus fort. La divine amante contracta ses muscles, emprisonnant ainsi de sa gaine brûlante la tige de chair dans un étau dont elle maintenait la pression et elle y mettait toute son énergie. Le contact du bas soyeux sur ses fesses, la pression du fourreau de velours qui emprisonnait son gland fut le signal de l’assaut final. Il banda ses muscles et de toute la puissance de ses reins Hammhan se mit à la pilonner, l’entrainant dans une folle chevauchée. Profitant des poussées fulgurantes de son amant elle avait passé ses deux jambes autour de sa taille, s'empalant davantage. Hammhan lui avait empoigné les deux fesses à pleine main pour la pénétrer jusqu'à la garde. Terrassée par une série d’orgasme Maheyva hurlait le nom d’Hammhan, le suppliait d’arrêter, le priait d’aller plus fort, gémissait son plaisir, soupirait sa jouissance, râlait ses orgasmes. C'était comme une vague sans fin qui l'emportait. Enfin le jet puissant de la semence de son amant l’inonda, elle pouvait s'abandonner à la plénitude de sa jouissance. A bout de souffle, Hammhan enfouit sa tête dans le cou de sa petite sauvageonne. Les deux amants cherchaient leur respiration. Hammhan continuait de limer Maheyva lui exprimant dans ses derniers coups de reins que c'était la fin de la folle cavalcade. Maheyva revenait lentement à la réalité et laissa glisser ses jambes jusqu'au sol, en prenant soin de garder le sexe de son compagnon planté en elle. Elle aimait ces dernières cajoleries après l’orgasme, cela la comblait de bonheur. Elle caressa doucement la nuque de son délicieux amant, l'embrassa tendrement dans le cou. Hammhan voulut exprimer ses sentiments mais elle le fit taire avec ses lèvres. Sa langue envahit délicatement la bouche d’Hammhan pour une dernière étreinte puis elle repoussa doucement son visage et le fixa dans les yeux. Son fougueux amant voulu protester, mais elle posa un doigt sur sa bouche puis lui caressa la joue délicatement de sa main. Point n’était besoin de mots. Et comme pour confirmer ce retour au calme, le sexe d’Hammhan glissa de la gaine soyeuse qui l‘accueillait, faisant sursauter les deux amants et leur laissant une impression de vide immense. Maheyva replaça la dentelle de sa petite culotte en embrassant tendrement son compagnon au coin des lèvres puis elle le poussa vers le dressing.
    - « Tant pis, nous sommes déjà en retard mais je dois faire un brin de toilette mon cœur, ma petite culotte n‘est plus qu’une éponge ! » Lança-t-elle le regard espiègle puis elle disparut dans la salle de bain.
    Elle passa sa robe portefeuille grise et enserra sa taille d’une large ceinture blanche à grosse boucle, puis alla récupérer ses boucles d’oreilles et son bracelet sur la coiffeuse.
    Le sourire coquin qui illuminait ses lèvres était du au souvenir de sa petite culotte trempée qu’elle avait déposé dans le coffre à linge et qu’elle n’avait pas remplacé.
    Elle recoiffa ses longs cheveux dorés qui retombaient en cascades sur ses épaules nues, posa la brosse sur la coiffeuse et descendit rejoindre son homme pour accueillir ses invités.
    Lorsqu‘elle rejoignit Hammhan, il comprit à quel point Maheyva, belle et féminine savait être gracieuse et sensuelle aussi.
    Il se promit de lui montrer ce qu’elle lui inspirait tout de suite après le gâteau lorsque leurs invités seraient disséminés dans les allées du jardin à la découverte de ses mille et une créations paysagères..
    ..MyMy Du MaSCaReT....


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